Beau temps mêlé de quelques grains, avec un vent bon frais du S. E. et de l’E. S. E. Nous embarquions toujours des coups de mer et nous avions toujours du monde à vider l’eau.
Le soir, quelques butords étant venus voltiger autour de nous, j’en attrapai un avec la main. J’en fis distribuer le sang à trois hommes qui étaient les plus nécessiteux, mais je fis garder l’oiseau pour le dîner du lendemain. Je donnai un huitième de pinte d’eau à chacun pour le souper et un quart de pinte à quelques-uns qui avaient un besoin plus urgent de ce secours.
Nous souffrîmes beaucoup, pendant cette nuit, du froid et des frissons. Au jour, je m’aperçus qu’on avait volé une partie des sèches que j’avais suspendues au sec pour la provision ; tous se défendirent formellement d’en avoir aucune connaissance. Nous vîmes cette matinée, un oiseau nommé gannet, une espèce d’alouette, et quelques serpents d’eau, dont la longueur était, pour la plupart, de deux à trois pieds.
Je donnai pour le déjeuner la portion accoutumée de biscuit et d’eau, et autant pour le dîner, avec l’oiseau que j’avais pris la veille, qui fut partagé à notre manière connue, et par le cri : à qui cette part ?
Je me décidai à atterrer sur Timor, vers 9° 30′ ou 10° de latitude sud. À midi, j’observai 10° 19′ de latitude S. ; ma route valut l’O. ¼ N. O. 1° 45′ N. ; et le chemin corrigé 117 milles ; longitude estimée, depuis le cap Shoal au nord de la Nouvelle-Hollande, 5° 31′ ouest.